Les sabots, Adélaïde, une bonne, ne comprend pas même qu´elle est enceinte. Elle va voir ses parents après six mois et son père lui pose une question : « T´es-ti point grosse ? » Elle restait stupide regardant son ventre, répétant : « Mais non, je n´crois point [...] j´savais ti, mé, que ça se faisait comme ça, d´s´enfants ! » (Tome I., Les sabots, p. 93.) Cette bonne se mariait une semaine plus tard avec son maître, le père de son enfant. Un autre récit, L´aveu parle d´une simple paysanne qui n´hésite pas à « offrir ses services » au cocher de la diligence pour faire des économies. Quand elle avoue sa grossesse à sa mère, elle lui conseille de cacher son état et continuer de faire des économies si longtemps que ce soit possible. Quel que soit le milieu où les jeunes filles vivent, elles sont toujours les victimes de leur attraction, après quoi la mort, le mariage ou l´entrée dans une maison close se montrent comme les solutions uniques de leur situation. Par la mort, comme une inévitable issue d´une situation difficile, est tentée Rose dans Une histoire d´une fille de ferme. Elle a voulu finir sa vie dans une mare profonde. Mais enfonçant jusqu´aux cuisses dans cette mare, sangsues noires se sont collées à sa chair. Elle a poussé un cri d´horreur et un paysan qui passait avec sa voiture l´a sauvée et l´a ramenée à la ferme de son patron. Si ces femmes naïves se marient, c´est parce qu´elles sont déjà enceintes. En majorité, ces femmes deviennent souvent des fermières qui assurent la continuité de la ferme ou des femmes soumises aux hommes dans le ménage. On trouve un cas de mariage tout à fait divers, dans Une histoire d´une fille de ferme. Rose est une excellente fermière. Sous son gouvernement, la ferme, où elle travaille comme servante, prospère et son maître, ne voulant pas perdre cette garantie de main d´œuvre, l´épouse. Dans la plupart des contes, Maupassant nous propose beaucoup d´exemples où la femme enceinte est abandonnée par son