Spleen de c.baudelaire
Né en 1821, Charles Baudelaire est l’un des poètes les plus célèbres de son époque. Il a inclus la modernité et l’urbanisme comme motif poétique, rompant ainsi avec le classicisme poétique. En 1857, il publie une première fois Les fleurs du mal, recueil de poèmes, composé de six parties inégales, qui sera très controversé lors de sa sortie, et censuré pour quelques poèmes. Dans la plus longue des six parties : Spleen et idéal, on retrouve une série de poème intitulé Spleen. Le dernier poème de cette série est peut-être le plus terrible et le plus angoissant. On peut se demander dans quelle mesure le terme spleen est définie tout au long du poème. Nous verrons dans un premier temps la monté inexorable de la crise puis dans un second temps la défaite de l'esprit en proie au spleen.
I) La montée de la crise.
A) Structure du poème
- Les quatre premiers quatrains développent une seule phrase qui progresse avec trois subordonnées (3 quand) et aboutit à un paroxysme dans la proposition principale.
- L'anaphore, avec le mot "quand" répété 3 fois, rythme cette progression.
- Par ailleurs, les coordinations "et qui" (v. 3-11), les enjambements continuels, tout cela donne l'impression d'un mouvement lent et enchaîné inexorablement.
B) Sensation de claustrophobie
- Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquiétantes.
- Le climat est pesant (v. 1), un accent irrégulier tombe sur "pèse".
- Le climat est douloureux (v.1-16) => les sonorités dominantes sont douloureuses, nasales en "en", sifflantes en "s", l'assonance en "i" est très souvent à la rime.
- L'ensemble ramène à "l'esprit gémissant".
- Le climat est de plus en plus malsain: "jour noir" (v.4) oxymore inquiétante; la nuit est pire, la terre devient un cachot humide, l'eau se fait pourriture.
- Le climat est de plus en plus menaçant, le poète est hanté par des présences menaçantes, "peuple muet d'infâmes