Sujet d'invention : antigone, anouilh
Comment Nicolas Briançon exploite-t-il le texte d’Anouilh en intégrant tradition et modernité à travers sa mise en scène ?
UN PARI RISQUÉ
Un casting a priori plutôt alléchant : Robert Hossein, Barbara Schulz (Dommage qu’elle soit une putain, 1997) et une mise en scène prometteuse de Nicolas Briançon ne garantissaient pourtant pas une réussite. Antigone de Jean Anouilh, pièce connue et reconnue de tous, retraçant la fin du mythe des Labdacides dans le contexte d’une France sous l’Occupation allemande en 1942 semblait toutefois difficile à adapter en conservant les éléments traditionnels chers à Anouilh tout en ne décevant pas des spectateurs en quête d’innovation. Un pari risqué par Nicolas Briançon et Robert Hossein qui porte cependant ses fruits.
UN DEBUT PROMETTEUR
Une scène style Grèce Antique, en demi cercle afin d’y accueillir le personnage du Prologue, assurant le rôle traditionnel du coryphée, médiateur entre personnages et spectateurs. C’est donc Bernard Dhéran qui lance la pièce, vêtu d’un long manteau beige et muni d’une baguette façon professeur de la vieille école, et, qui nous guidera avec méthode et solennité à travers les diverses destinées de nos personnages. Seul point faible de ce début prometteur ? L’absence injustifiée du personnage d’Euridice, femme de Créon (roi de Thèbes), au destin tout aussi tragique que les autres personnages, et pourtant mise à l’écart de cette pièce.
DECORS ET COSTUMES : ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
Un décor plutôt surprenant digne des odéons de la Grèce Antique : une scène en demi cercle, trois portes d’entrée et de sortie, et une fontaine au centre de cette scène rappelant la traditionnelle eau pure que les Vestales se devaient de protéger. En intégrant des portes coulissantes aux décors,