Swagg
Marie Anguis, Division Synthèses des Biens et Services,
Dominique Dubeaux, Département de l’Édition, Insee
E
ntre 1991 et 1996, le prix du paquet de cigarettes a été multiplié par deux. Dans le même temps, la loi
Evin interdisait de fumer dans les locaux à usage collectif ainsi que toute publicité pour le tabac. Les fumeurs ont réagi en diminuant leur consommation et en privilégiant les cigarettes moins chères et le tabac en vrac. Si la proportion de fumeurs a continué de diminuer chez les hommes, elle augmente toujours chez les femmes, sauf chez les cadres où elle diminue sensiblement. Le lien étroit entre politique tarifaire et baisse des quantités consommées est un phénomène observé dans l’ensemble des pays de l’Union européenne depuis une dizaine d’années.
En 1996, en France, les fumeurs (8 millions d’hommes et 5,5 millions de femmes) ont dépensé 72 milliards de francs pour leur budget tabac (450 francs par mois et par fumeur) et fumé au total 95 milliards de cigarettes (ou équivalent), soit 19 cigarettes par fumeur et par jour en moyenne.
Depuis une vingtaine d’années, les campagnes contre le tabagisme se succèdent et informent les Français des méfaits du tabac : “ prenez la vie à pleins poumons ”, “ ne fumez pas, n’enfumez plus ”. Des mesures gouvernementales ont été prises (loi Veil en
1976 puis loi Evin en 1991) pour limiter la consommation de tabac et protéger les nonfumeurs contre les risques du tabagisme passif. Il est désormais interdit de fumer dans les lieux "affectés à un usage collectif, notamment scolaire, et dans les moyens de transports collectifs, sauf dans les emplacements expressément réservés aux fumeurs ". De même, " toute propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac ou des produits du tabac ainsi que toute distribution gratuite sont interdites" .
Dans le même temps, une politique de
hausse de prix du tabac a été mise en