Sweet
Environnement économique et social - A. PEDON
La globalisation financière
Philippe MARTIN - Maître de Conférences en économie à l'Ecole Polytechnique Texte de la 120e conférence de l'Université de tous les savoirs donnée le 29 avril 2000 in Y. MICHAUD (dir), Université de tous les savoirs, Vol. 3, Qu'est-ce que la société ? Editions O. Jacob, Paris, 2000, pp.357-367 (extraits)
La globalisation hier et aujourd'hui On nous présente souvent le phénomène actuel de la globalisation financière comme un phénomène sans précédent. Avant de se précipiter dans cette direction, il est utile de faire un rapide retour en arrière et de comparer la situation actuelle à celle de la fin du XIXe siècle, avant l'effondrement des marchés mondiaux engendré par la Grande Crise des années 1930. Une manière de quantifier le phénomène de la globalisation financière d'hier et d'aujourd'hui est de comparer les mouvements nets de capitaux en pourcentage du revenu. De ce point de vue, les marchés financiers étaient alors au moins aussi internationalisés qu'ils ne le sont aujourd'hui. Ainsi, les flux nets de capitaux représentaient environ 5 % du PIB de la Grande-Bretagne à la fin du siècle dernier contre la moitié aujourd'hui. Entre les deux phases de globalisation, ces flux diminuèrent fortement à la fin des années 1920 et encore plus dans les années 1950 et 1960, période où les restrictions réglementaires sur les mouvements de capitaux furent les plus importantes.
émergents d'alors et d'aujourd'hui, la comparaison est encore plus frappante : les déficits des comptes courants (et donc les entrées de capitaux finançant ces déficits) atteignaient aisément 10% du PIB de pays tels que l'Australie, l'Argentine ou le Canada à la fin du XIXe siècle. En comparaison, le déficit du compte courant de la Thaïlande, alors dénoncé comme dangereusement élevé, atteint en 1996 un maximum de 8 % de son PIB. Devant ces chiffres, qui relativisent l'importance quantitative de la