Tableau historique des progrès de l esprit humain
1) Situation du texte.
L’auteur : C’est un noble (Marie –Jean- Antoine Caritat, marquis de Condorcet.) Son engagement dans le combat des Lumières le conduit à s’engager dans l’aventure de la Révolution. Mais il refuse de voter la mort du roi .Considéré comme un modéré par les Robespierristes, il doit fuir et se cache pendant 8 mois, période pendant laquelle il compose son Esquisse. Arrêté, il se tue en absorbant du poison. Suicide à l’antique, acte de protestation absolue : il refuse d’être jugé et exécuté par les gens de la Terreur qui pour lui ont trahi l’idéal des Lumières.
Considéré comme « le testament philosophique du XVIIIe siècle », l’ouvrage propose une histoire globale de l’humanité qui progresse grâce à la science. Condorcet est le seul philosophe des Lumières à avoir vécu la Révolution, jusqu’à en mourir ! 2) Les valeurs des Lumières.
*Le 1er § se compose donc d’une seule phrase, constitué une très longue périphrase qui prépare, par son ampleur, la période oratoire du second §.
Certes, certains de ces philosophes ont pu « découvrir et approfondir la vérité » (l.2) et faire « reculer les limites des connaissances humaines. » (l.5) Mais leur vocation en tant que Lumières n’est pas ce qu’on nomme aujourd’hui les sciences fondamentales. Ils sont avant tout des vulgarisateurs de l’esprit philosophique et il s’efforcent de traquer « les préjugés » en s’en prenant aux institutions religieuses et politiques telles que « le clergé » ou « les gouvernements ».(l.3) Le verbe « détruire » (l.4) et l’adjectif « périlleu[x] (l.6) montrent clairement qu’il s’agit d’un combat au nom du progrès humain. Les philosophes des Lumières sont ainsi héroïsés par Condorcet. (On notera l’emploi de la litote dans la fin du § : « manière indirecte [….] qui n’était ni la moins périlleuse ni la moins utile. »
*Les valeurs pour lesquelles agissent les philosophes cités par C. sont résumées dans les derniers mots du texte : « raison, tolérance,