Tartuffe
L'hypocrisie[modifier]
Parmi les thèmes abordés dans la pièce, l'hypocrisie en est le plus important. On peut classer Le Tartuffe dans la lignée des autres pièces de Molière, L'Avare ou l'École du mensonge, Les Précieuses ridicules, Le Bourgeois gentilhomme, Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux, destinées à dépeindre et ridiculiser un vice (comédie de caractère). Molière précise dans son introduction que son objectif premier est de dépeindre « un méchant homme ». Il précise en outre que « l'hypocrisie est dans l'Etat, un vice bien plus dangereux que tous les autres ». Un hypocrite est une personne dont les actes ne correspondent pas à la pensée. Tartuffe est un personnage qui ne révèle pas ses sentiments intérieurs. Molière va donc pendant deux actes présenter Tartuffe au travers des descriptions qu'en font les autres personnages sans jamais le montrer. Son objectif est clairement avoué : que le spectateur se fasse une opinion du personnage avant que celui-ci n'apparaisse. Dès la première scène, le personnage est campé, décrit par Damis comme un « cagot de critique », par Dorine comme « un gueux, qui quand il vint n'avait pas de soulier » et qui se comporte en maître, un hypocrite et un jaloux, un goinfre et un bon vivant (scène IV). Orgon lui le voit comme un humble, un doux, priant avec de grands soupirs, refusant l'aumône et se chargeant de tous les péchés, un être vertueux combattant tous les vices. Sous cette humilité se cache un ambitieux qui a pris le pouvoir dans la maison d'Orgon. Ainsi la double facette du personnage est présentée et quand Tartuffe paraît, le spectateur connait déjà la duplicité de ce faux dévot et se demande seulement comment « les honnêtes gens » vont réussir à mettre à jour sa supercherie. Son attirance pour Elmire qu'il ne peut cacher semble être son point faible