Tfe etre infirmière en prison
LA SITUATION CLINIQUE
Lors de ma troisième année de formation à l'I.F.S.I., j'ai effectué un stage dans un centre de détention.
J'appréhendais beaucoup ce stage, n'ayant aucune connaissance du milieu carcéral.
J'avais un fort sentiment de curiosité, mêlé de peur. Je me demandais comment j'allais pouvoir prendre en charge des personnes qui avaient enfreint la loi, avec tous les jugements que la vie sociale m'avait inculquée. Je pensais ne pas pouvoir regarder, ni parler avec un pédophile ou un meurtrier, sans voir au-delà de son acte. J'étais dans une situation dichotomique, entre jugements sociaux et empathie infirmière, mais, j'allais devoir prendre soin de ces personnes, malgré leur statut carcéral.
La première semaine, j'ai beaucoup observé les entretiens infirmiers avec les détenus venant d'arriver au centre de détention : je les ai reçu à l’infirmerie encadrée de l’infirmière, certains racontait leur histoires, en revenant sur les faits qui les avaient conduits devant la justice, expliquait leurs difficultés en prison. Les infirmières les écoutaient avec une grande attention, sans émettre de jugement.
Au premier abord, j'ai ressenti un malaise, une difficulté à entrer en communication avec eux. Puis, lors d'une prise de sang, lorsque je vérifiais ma prescription médicale pour préparer mon plateau, je sentais le regard insistant du détenu que je devais prélever qui était assis dans fauteuil .Je n’étais absolument pas à l’aise car je connaissais le motif d’incarcération ( meurtre). Pendant le soin, j’ai tenté de cacher ma peur, l’infirmière était avec moi mais je l’observais avec attention, cherchant le moindre signe qui trahirait son motif d’emprisonnement ou une agressivité montante … Il n’a rien dit si ce n’est que des compliments sur mon physique.
Le lendemain, ce détenu est venu voir l’infirmière pour lui dire qu’il était tombé amoureux de moi. Après ceci, les infirmières m’ont