Theorie et theatre
I.
Aristote revisité 1. Aperçus sur la Poétique
Les théories théâtrales du XVIIe s. cherchent à aider le dramaturge à répondre aux critères d’Aristote. Foisonnement exégétique à partir d’un texte lacunaire et incohérent.
Une dramaturgie du vraisemblable : importance de l’action ; représenter non le réel mais le possible délimité par le vraisemblable et par le nécessaire. Le vraisemblable : l’expérience commune, le plausible pour un groupe donné à une époque donnée, notion d’opinion commune importante au XVIIe s. La persuasion : repose sur un système de croyances donné (il faut donc exclure l’irrationnel) qui repose, selon Aristote, uniquement sur le texte, c’est-à-dire du récit. La représentation est irrécusable et le récit incertain. Le merveilleux est par exemple uniquement relaté chez Racine. Aristote dévalorise le spectacle, supériorité du poème dramatique sur les autres composantes du théâtre. L’avéré et le persuasif : Aristote exclut aussi le monstrueux (différent de l’effrayant) qui engendre l’incrédulité et l’horreur. L’esthétique française est dès lors celle de la juste mesure (et on mettra longtemps à apprécier Shakespeare). Lorsque la vérité historique (l’avéré) est monstrueuse, il faut la déformer pour la rendre persuasive. L’idéalisation et l’identification : pour Aristote, la représentation tragique imite en idéalisant. Mais pas de moralisme, elle doit montrer des actions propres à susciter la crainte ou la pitié. L’œuvre d’art tragique a pour fonction de susciter un plaisir (qui provient de la pitié et de la frayeur) de nature esthétique à travers la représentation du réel (et non de l’objet représenté). La finalité en est l’amélioration et l’apaisement du cœur. C’est le principe de la catharsis (purgation ? purification ?). pas de définition exacte… Pitié : émotion altruiste ; frayeur : égocentrique, idée que je pourrais moi-même être victime d’un tel malheur. Paradoxe de