Traduction juridique intro
Introduction
Tout traducteur généraliste qui aborde pour la première fois la traduction juridique le fait avec une certaine appréhension, tant ce domaine est réputé inabordable pour les 'non-initiés'. Certaines descriptions de la traduction juridique1 opposent en effet volontiers la traduction technique, dont la problématique se limiterait, selon ces auteurs, à la recherche des bonnes sources documentaires et terminologiques, à la traduction juridique, dont la complexité et le niveau de connaissances requis ferait un domaine réservé à une petite élite parmi les traducteurs. S'il est tout à fait indiscutable que la traduction de certains types de documents requiert un niveau de technicité juridique qui relève de juristes confirmés, la traduction juridique doit être mise en perspective, en rappelant :
1° que les exigences de la traduction juridique en terme de technicité et de niveau de connaissances sont ni plus ni moins celles de toute forme de traduction réellement spécialisée, qui exige par définition une connaissance approfondie du domaine, une compréhension aussi parfaite que possible des concepts maniés et une maîtrise de la terminologie et de la phraséologie appropriée (et des sources exploitables) ;
2° que la traduction juridique, comme toute autre forme de traduction, connaît des degrés de spécialisation différents selon le type et la fonction de documents traités, certains étant à la portée d'un traducteur généraliste professionnel initié à la traduction juridique, d'autres relevant véritablement d'une spécialisation de haut niveau requérant de solides bases en droit comparé, voire une formation juridique pointue. Il faudrait, par exemple, distinguer les documents juridiques par destination (rapports d'expertise, témoignages ou écrits constituant des pièces dans une procédure, brevets, etc.) des documents juridiques par nature (textes législatifs, jugements, actes de procédure, commissions rogatoires, actes notariés, contrats, etc.)