Le travail est-il encore aujourd’hui une valeur fondamentale ? La division du travail modifie-t-elle la nature du lien social ? Les évolutions récentes de l’emploi sont-elles responsables des difficultés d’intégration sociale ?
L’invention sociale du travail
Le travail n’a pas été de tout temps un agent de socialisation primordial (dans la société grecque antique, dans les sociétés primitives par exemple).
Il est devenu central dans notre société au terme d’une longue évolution, qui commence probablement avec la réforme, analysée par M. Weber.
Il y a une dimension idéologique dans la valorisation du travail. Mais le travail est valorisé à droite comme à gauche :
 Crainte des bourgeois que les ouvriers ne désertent les usines (->workhouse en angleterre, Panoptique de Bentham)  Matérialisme de Marx, pour qui le travail est l’essence de la vie humaine (car il est créateur), et qui fait le projet de libérer le travail des rapports de production capitalistes.
La division du travail a été interprétée par E. Durkheim comme le moteur de la transition des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes. La DT crée un lien social d’un type nouveau, non plus de solidarité mécanique mais de solidarité organique. Le recul de la solidarité mécanique n’implique pas la fin du lien social. Celui-ci change de nature.

Pour bien comprendre la distinction entre solidarité mécanique et organique, vous pouvez faire un exercice en ligne
Pour approfondir, lire le cours de spécialité sur Durkheim
Si le travail est une invention sociale, ne peut-il disparaître des sociétés modernes ? C’est la prédiction de J. Rifkin dans La Fin du Travail :
Les nouvelles technologies supprimeront le travail non qualifié du secteur tertiaire comme l’automatisation tend à supprimer le travail industriel non qualifié.
La prédiction de Rifkin a suscité un mouvement alternatif en faveur du « revenu d’existence », et plus généralement, en faveur d’une réduction de l’importance de travail dans la