« Un art universel de tout enseigner à tous » utopie ou réalité ?
En règle générale au XVIIe siècle, l’accès à l’éducation restait un privilège réservé aux classes supérieures de la société. L’enseignement, souvent dispensé dans des écoles épiscopales ou monastiques, reposait sur la connaissance et la mémorisation des Ecritures saintes en langue latine. Dans son œuvre, “la grande didactique” publiée en 1657 à Amsterdam, le pédagogue Jean Amos Komensky dit Comenius, bouscule les représentations traditionnelles attachées jusqu’alors à l’enseignement. En effet, il propose d’instruire tous les enfants selon une méthode, des procédés nouveaux pour obtenir des connaissances variées et étendue et résume ce souhait par « un art universel de tout enseigner à tous ». Mais cette conception « idéale » prend elle en considération la réalité sociale, politique et économique de l’époque ? Nous étudierons dans un premier temps, les objectifs visés par « la grande didactique » puis dans un deuxième temps, la méthode préconisée et nous conclurons en répondant à la question énoncée ci-dessus.
"Tous sont considérés comme capable d'éducation : Les filles comme les garçons, les pauvres comme les riches, les intelligents et les esprits obtus ». Orphelin, Comenius ne doit son ascension non pas à sa situation sociale, mais à l’éducation. La réforme de l’éducation est donc tout naturellement pour lui l’unique remède à la profonde crise culturelle que traverse l’Europe à l’époque de la Guerre de Trente Ans. Par le biais de « la grande didactique », Comenius s’engage et il sait son action risquée : « je prends le risque de promettre une Grande didactique » sur le caractère urgent de la réforme d’un système éducatif défaillant qui ne permet pas « d’apprendre à tous ». Plaidant pour une démocratisation de l’éducation, Comenius se fait l’héritier du message égalitaire du christianisme : puisque chaque être humain est une image de Dieu, chacun mérite d’être éduqué. Ainsi, "tout doit