Une societe sous surveillance- stasi
INTRODUCTION
Sonia Combe est une historienne française qui s’est spécialisée dans l’histoire des pays de l’Est et des sociétés postcommunistes. Elle est actuellement chargée d’enseignement au département d’histoire de l’Université de Humbolt à Berlin (Allemagne) et à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense. Sonia Combe a écrit et dirigé de nombreux ouvrages, notamment sur la question de la conservation et de la mise à disposition des archives. « Une Société sous surveillance : les intellectuels et la Stasi » est sa sixième publication.
Au-delà de l’analyse du fonctionnement de la Stasi1, principalement dans ses rôles répressifs ou disciplinaires, Combe propose une étude du comportement des intellectuels académiques est-allemands en se basant principalement sur vingt dossiers de la Stasi constitués entre 1950 et 1989.
L’ouvrage se compose de douze chapitres regroupés en quatre parties et commence par un prologue ou l’auteur développe le contenu du dossier de l’agent Johannes, vice-directeur de l’Institut de l’Antiquité grecque et romaine de l’Académie des sciences, qui a travaillé en tant que « mandarin »2 pour la Staatssicherheit de 1957 à 1985. Ce dossier, à la fois exemplaire et ordinaire, et qui sera donné en exemple et à titre de comparaison tout au long du livre, montre l’ampleur et la fréquence des relations entre l’agent et la Stasi, détaillant avec précision et subjectivité les activités
1 Ministerium für Staatssicherheit, communément appelé Stasi 2 Combe Sonia : « Une société sous surveillance : les intellectuels et la Stasi ».Paris, Albin Michel, 1999. Le
terme de mandarin est utilisé pour définir l’homme de pouvoir dans l’institution académique, selon la définition de l’auteur, p. 37
de ses collègues et supérieurs, ainsi le relationnel de ces derniers avec l’agent Johannes.
PREMIÈRE PARTIE : RÉPRESSION ET SURVEILLANCE
Dans le premier