Commentaire littéraire
André Breton, « L’union libre », Clair de terre (1923).
Pages 272 du manuel

Eléments de présentation du poème
Le poète : Il est le chef de file du mouvement, en raison de son autorité et de son originalité : inspiré par Baudelaire, Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud et Apollinaire (poètes de la fin XIXème siècle), il cherche les « correspondances » du monde réel, que peuvent seules mettre à jour des techniques comme l’écriture automatique ou le rêve éveillé. Il cherche un nouveau langage poétique, libéré de toutes contraintes, qui laisse s’exprimer l’inconscient.
Oeuvres principales : Manifeste du surréalisme, Nadja , Second manifeste du surréalisme, L’Amour fou (récit).
Le poème : publié en 1923, soit deux ans après le Second manifeste du Surréalisme, il est un des poèmes les plus représentatifs de ses idées. A cette époque, la voyance, l’hystérie et l’amour fou sont au cœur de ses préoccupations. La revue Révolution surréaliste a lancé une grande enquête sur l’amour (« Quelle sorte d’espoir mettez-vous dans l’amour ? Comment envisagez-vous le passage de l’amour au fait d’aimer ?... ») Ce long poème constitue en quelque sorte la réponse personnelle de Breton à cette enquête. Ecrit en vers libres (sans rimes ni mètres réguliers), construit sur une anaphore (« ma femme ») qui en fait une litanie, il célèbre la femme aimée par une série d’images poétiques.
Problématique : Comment le surréalisme renouvelle-t-il la célébration de la femme aimée ?

I. Un hymne aux accents de litanie surréaliste
a) Répétitions hypnotisantes
Ce poème est construit comme une litanie (énumération de diverses qualités, toujours sur le même mode). On remarque en effet de multiples répétitions :
L’anaphore « ma femme », qui suggère que c’est bien le poète qui parle : aucun autre signe d’énonciation ne permet de le remarquer (pas de « je ») et on ne sait pas s’il s’adresse à sa femme directement ou s’il parle d’elle à la 3ème personne.
Les reprises constantes