Urbanisation, la grande explosion
Plus de la moitié de la population mondiale vit, désormais, en ville. Cauchemar écologiqueet foyers de violence ? Pas seulement.
Si les spécialistes de la démographie n’ont qu’une certitude, c’est bien celle-ci : la planète s’urbanise, les campagnes se désertifient. Ce mouvement, entamé à pas lents depuis l’avènement de l’industrie au XIXe siècle, paraît désormais inexorable : cent quatrevingt- dix mille nouveaux urbains chaque jour. Ce chiffre ne cessera plus d’augmenter dans les décennies à venir. La preuve : la population citadine augmente deux fois plus vite que celle demeurée dans les zones rurales, son taux de croissance est de 1,6% par an. En 2007, phénomène passé relativement inaperçu, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la planète compte plus d’urbains que de ruraux. Plus d’un habitant sur deux vit désormais en ville.
En 2030, le programme des Nations unies pour le développement table donc sur 5 milliards de citadins. « La révolution urbaine en cours est titanesque, observe Koichira Matsuura, directeur général de l’Unesco, il va falloir, en un demi-siècle, édifier l’équivalent de 3000 villes d’un million d’habitants. » Pour mesurer l’ampleur de ce phénomène endémique d’urbanisation de la terre, il ne faut pas remonter très loin en arrière. Jusqu’au XVIIIe siècle, aucune ville dans le monde n’était parvenue à dépasser le seuil du million d’habitants, sauf, dit-on, Rome à l’heure de son rayonnement maximal, ce qui paraît plausible mais qu’aucune statistique ne permet de vérifier précisément. En 1900, neuf habitants de la terre sur dix vivent toujours à la campagne. En 1950, ils sont encore sept sur dix à y résider. Aujourd’hui, moins de la moitié des habitants de notre planète vivent en zone rurale. Dans vingt ans, les démographes calculent avec assurance que ce rapport se sera durablement inversé : quatre terriens sur dix vivront à la campagne, six sur dix seront des citadins.
L’urbanisation de notre