Vanishing Point Mark III
Histoire de l’Art
Vanishing Point, les deux voyages de Suzanne W.
« Crois-tu qu’il est possible de se trouver dans deux endroits en même temps ? »
« J’ai rêvé que je faisais un rêve. »
« Pour moi un road trip en voiture dans l’espace clos d’une cage de scène était forcément un voyage mental. En me confrontant à la réalité à la fois âpre et magnifique de Eeyou Istchee, le cœur de la nation cri, en découvrant la culture des Amérindiens, qui croient à plusieurs réalités, à un monde où les morts et les vivants cohabitent, j’ai réalisé que j’avais trouvé le lieu idéal où situer mon histoire et lui donner tout son sens », Marc Lainé.
Si le terme de « vanishing point » donne en français « point de fuite », on assimile tout de suite le fait que l’image du road trip, de ces routes en lignes droites allant d’un point à un autre et que donc, le paysage va évidemment être présent au 1er plan dans l’œuvre théâtrale. Mais le « vanishing point » est un terme qui renvoi à la fois à la perspective, au panorama, mais aussi au fait de « s’évanouir », « disparaitre » (to vanish), se fondre dedans.
Le paysage dans l’intrigue
Vanishing Point raconte l’histoire de trois personnages, qui vivent la même histoire, qui rêvent la même histoire. La pièce nous à donne à voir leur trois points de vue leur trois rêves, leur trois souvenirs de la même histoire.
Le premier voyage de Suzanne W. (Sylvie Léonard) est celui qu’elle entreprend depuis son garage où, arrimée au volant de sa voiture, elle s’abandonne aux gaz verdâtres qui envahissent l’habitacle. Ce faisant, elle part. Et quand sa tête faiblit lentement, s’affaisse et touche le klaxon, c’est un deuxième voyage qu’elle prépare dans une semi-conscience vaporeuse et fardée : celui des souvenirs…
Dans cette vie-là, Suzanne s’en va aussi, mais sur la route canadienne cette fois-ci. La route, c’est celle de la Baie James, une route de 600 kilomètres qui relie Matagami à Radisson en traversant