Venus anadyomène commentaire
Le titre fait référence à la naissance de la déesse Vénus usuellement une célébration de la beauté, mais Rimbaud va le détourner.
Forme du poème : un sonnet (2 quatrains, 2 tercets…), en alexandrins.
C’est une description dont le mouvement suggère le surgissement des eaux de la déesse et elle s’attache à différents points du corps.
I – Une parodie
A - Le détournement du tableau vers la dérision : - « Vénus » et de l'adjectif savant, directement issu du grec, « anadyomène », qui signifie « qui sort de l'eau », semble annoncer un poème sérieux et à la gloire de cette Vénus. Le nom de vénus, déesse de l'amour, évoque féminité, beauté. - Portant, dès le début, elle sort d'un « cercueil ». Traditionnelle conque par une « vieille baignoire » (v.3) construite dans un matériel peu noble « vert en fer blanc » (v.1) - Femme présentée contraste avec la beauté de la Vénus : vieillissante (« déficits assez mal ravaudés » v.4), « cheveux bruns » s'opposent au blond vénitien souvent attribué à Vénus. - Rimbaud dresse un blason (court poème célébrant une partie du corps féminin ou le corps entier) -> dépréciatif, donc c’est un contre-blason.
B - Un portrait dépréciatif La vieillesse de la femme est suggérée : - comparaison qui fait de la baignoire un cercueil - utilisation du mot « vieille » même si il qualifie la baignoire - mention métaphorique « déficits mal ravaudés » évoque le travail du temps sur le corps - mention du « cercueil » - « fortement pommadés » suggère des soins de beauté maladroits, incapables de lutter contre la laideur due à l'âge - allitération en «s» (v.4) traduit l'amollissement de la chair. Elle est également grosse - métaphore « la graisse sous la peau paraît en feuilles plates » désigne la cellulite - description de la corpulence : « le col gras » « larges omoplates » « la large croupe