Villey
Historien français du droit, et spécialiste du droit romain. Né à Caen, agrégé des Facultés de droit, Villey après un séjour à Saïgon, fut nommé en 1949 professeur titulaire à la Faculté de Droit de Strasbourg, puis en 1961 à l’Université de Paris. Avec Henri Batifol, il créa et dirigea le Centre de philosophie du droit ainsi que les Archives de philosophie du droit.
Philosophie du droit I. 1975, II. 1979
Villey a toujours déploré que la philosophie du droit ait rencontré en France une certaine “ hostilité ” et que nombre de juristes la délaissent comme “ une discipline inutile ”. Cela le conduisit à entreprendre un “ précis ” de philosophie du droit qui apportât aux étudiants en droit, et aux autres, “ ce quelque chose de fondamental ” dont une culture véritable a besoin.
L’ouvrage comporte deux volumes : Le premier est intitulé : Définitions et fins du droit. La première tâche de la philosophie du droit est de s’interroger sur la finalité du droit. Aristote, à cet égard, demeure un modèle inégalable auquel l’auteur consacre la première section de son ouvrage, montrant que la justice est la fin propre du droit. Il est donc éminemment regrettable que l’Éthique à Nicomaque et le Digeste soient, de nos jours, si souvent méconnus, recouverts qu’ils sont “ par d’autres vagues de philosophie générale, charriant d’autres définitions de la finalité du droit ”. La seconde section aborde d’un regard critique ces autres conceptions du droit, qui lui assignent pour fin ou bien de déterminer la “ bonne conduite ”, ou de servir l’individu, ou encore d’être au service de la société. La surabondance des fins attribuées au droit dans la pensée contemporaine est, pour l’auteur, un signe : elle indique “ le néant de pensée où se complaisent les positivistes ”. Mieux vaut reconnaître que le droit est l’art du partage et qu’il trouve à s’exercer dans certaines opérations comme les attributions et les échanges. En fonction de cette fin, sont forgés