Vipere au poing
Les adaptations d’œuvres littéraires, de bandes dessinées, de biographies sont nombreuses au cinéma. L’Ecole des lettres va consacrer plusieurs articles à des productions récentes. On trouve régulièrement des adaptations dans les films au programme de l’opération Collège au Cinéma. Avant d’aborder ces œuvres, il est utile de donner quelques bases aux élèves sur la problématique de l’adaptation. Les ouvrages théoriques et pratiques étant nombreux sur ce sujet, il ne s’agit pas dans cet article de proposer de nouvelles théories mais une démarche pour permettre aux élèves de mieux construire leurs jugements.
1. Deux langages différents
Les documents d’accompagnement de la classe de 3ème précisent bien le cadre dans lequel doit être envisagé un travail sur l’adaptation : “ On pourra ainsi, sur pièces, après lecture et visionnement, orienter la réflexion des élèves sur les caractères propres de l’adaptation cinématographique : adapter, ce n’est pas seulement réécrire, c’est transposer dans un langage dont la production et la lecture n’obéissent pas aux mêmes règles que celles de l’écrit littéraire. Une initiation à quelques aspects de la création cinématographique et une confrontation entre les deux langages permettra aux élèves de mieux construire un jugement et argumenter une opinion. La confrontation pourra d’abord prendre appui sur l’incipit d’un roman, les premières pages du scénario et les premières séquences du film qui l’adapte, avant d’envisager le caractère multiple du discours filmique, ses formes de récit et les modes principaux de sa narration ”. (p.16)
On supposera que les élèves connaissent les bases du langage cinématographique (notions de plan, d’angle de vue, d’échelle de plans, etc.) et on commencera par leur montrer les différences dans les modes de l’écriture et leur faire prendre conscience des spécificités du récit filmique. Dès le début des années soixante, narratologie