voix
Avec vingt-huit contributions, organisées dans cinq chapitres, le livre aborde « la voix du peuple » (Michelet) ou plutôt « la manière dont le peuple se dit » en essayant « d’écouter et de faire entendre ces voix dans les œuvres littéraires et musicales qui l’ont répercutée » (« Liminaire », 6). Donner une voix au peuple est une idée nouvelle en littérature, directement liée à la Révolution et à ses changements politiques et culturels. Mais donner une voix au peuple est aussi une invention du XIXe siècle, et la distribution des articles le reflète : les contributions à un sujet de ce siècle sont nettement plus nombreuses que celles consacrées au siècle suivant. Ceci est d’une part lié à l’évolution littéraire, avec une avant-garde croyant pouvoir dépasser de tels clivages et une littérature sociale divisée entre le populaire et le prolétariat dans la première moitié du XXe siècles, mais est aussi lié au fait que pour une grande partie de la littérature de la deuxième moitié du siècle dernier, et plus encore la littérature contemporaine, le peuple est devenu une idée obsolète, « un objet qui s’éloigne dans le temps » (16), comme les deux éditrices le constatent avec la dernière phrase de leur excellent « Liminaire ».
D’une manière générale, les cinq chapitres se suivent chronologiquement et la chronologie domine aussi à l’intérieur des chapitres. Les titres des chapitres ne sont pourtant pas toujours évidents : si le dernier chapitre, avec cinq contributions consacrées à la littérature de la deuxième moitié du XXe siècle s’appelle « Voix d’en bas » (315-377), d’autres chapitres pourraient aussi bien porter ce titre.
L’ensemble commence avec six articles dédiés aux « Voix révolutionnaires et Voix romantiques » (19-97), allant de Mercier