Vénus anadyomène
Exemple de lecture analytique à l’oral du baccalauréat : en quoi ce poème est-il parodique ?
Introduction [présenter le texte / lire le texte / reformuler la question posée / annoncer le plan]
Arthur Rimbaud n’a pas seize ans lorsqu’il rédige, en juillet 1870, ce sonnet en alexandrins dans lequel il s’inspire du mythe de Vénus anadyomène. De célèbres tableaux illustrent cette scène fameuse de la mythologie grecque, en particulier Botticelli à la Renaissance et Cabanel sous le Second Empire : Vénus y est toujours représentée jeune et belle, émergeant de l’onde, après que l’écume de la mer eut été fécondée par les organes génitaux d’Ouranos. Mais le poète en donne ici une représentation parodique.
LECTURE
Nous allons montrer en quoi ce poème peut être qualifié de parodique. Tout d’abord nous analyserons le dévoilement progressif du corps, puis nous relèverons les inversions par rapport à la représentation traditionnelle de Vénus. Nous nous demanderons pour finir quelle pourrait être la signification de cette parodie.
Développement
La parodie consiste à détourner un modèle, le plus souvent prestigieux, pour en donner une expression comique, voire satirique. Le titre, « Vénus anadyomène », réactive chez le lecteur des souvenirs de lectures mythologiques (courantes dans les écoles du XIXe siècle) et de tableaux célèbres comme la « Naissance de Vénus » de Botticelli. C’est pourquoi le premier vers suscite d’emblée un effet de surprise. L’attaque du sonnet est brutale par l’évocation d’un cercueil dont on ne saura qu’au vers 3 qu’il s’agit d’une baignoire. La conjonction « comme » nous avertit cpdt qu’il s’agit seulement d’une comparaison et non d’un cercueil réel. On assiste alors au lent dévoilement d’un corps de femme émergeant péniblement de cette baignoire. La progression du sonnet suit en effet celle du mouvement du corps : * D’abord la tête (1er quatrain) * « Puis » le buste avec le cou,