Zola
Zola et les peintres
Peinture et critique d’art : de la proximité à la distance
Présentation, objectifs, préparation et prolongement de la visite, la visite : liste des oeuvres, bibliographie
Présentation
1. Emile Zola (1840-1902), critique d’art Lorsque Emile Zola commence à s’intéresser à la peinture de Manet en 1866, il n’est encore qu’un jeune critique d’art débutant ; un journaliste polémique, pas un écrivain. Manet à ce moment est déjà un peintre confirmé, au faîte de sa carrière sinon de sa gloire et qu’un poète et critique d’art célèbre, Charles Baudelaire, a déjà défendu. D’une certaine manière, mais sur des bases tout autres, Zola prend le relais du poète qui meurt en 1867 après avoir fait à Manet cette déclaration ambiguë : “Vous n’êtes que le premier dans la décrépitude de votre art”.
Zola, en prenant appui sur l’oeuvre du peintre, pose les principes de ce qui deviendra sa doctrine naturaliste en peinture, basée sur la croyance en une réalité immédiate, une confiance dans les choses mêmes du monde qui nous entoure et dans la faculté de les représenter (de les rendre) telles quelles, sans parti pris moral ni social, sans altération, sans “déformation”. L’individualité de l’artiste, sa vision personnelle et ses choix sont les conditions nécessaires pour qu’adviennent dans l’oeuvre la vérité et la beauté. L’humain est par rapport à la réalité extérieure l’élément variable, le facteur de renouvellement constant.
Mais cette doctrine, que Zola n’applique pas de la même manière selon qu’il s’agit de critique picturale ou de littérature, va progressivement faire écran à sa claivoyance sur l’évolution de la peinture moderne jusqu’à l’aveugler totalement face aux courants novateurs de la fin du siècle.
Ainsi s’explique l’attitude de Zola - et son évolution - à l’égard des peintres, ses contemporains. Alors que Zola soutient les débuts de l’impressionnisme dès 1868, appréciant le plein air et la peinture