Marcel Proust nous invite, dans ce roman autobiographique à un dîner dans la haute société au début du 20éme siècle. Ce dîner est une scène de première rencontre entre l'auteur-narrateur et un écrivain qu'il admire mais dont il se moque. Toutefois une apparente confusion qui mélangerait admiration et moquerie pour établir un portrait qui ne correspond pas à celui de Proust lui même, écrivain lui aussi. En conséquence ce portrait tracé par le narrateur ne serait-il pas une mise en scène humoristique du portrait de l'auteur lui même?

On peut tout d'abord constater que nous sommes face à une réception dans la haute société grâce au vocabulaire du snobisme et de la préciosité.

L'expression qu'utilise l'auteur: " A l'organisme défaillant" qui est une allusion de Proust à sa propre maladie, analogue au plan physique de son interlocuteur (laideur) .L'auteur ironise ensuite la fausse équivalence entre le physique et le mental et entre le réel et le verbal. Il y a une condamnation de physionomie qui préfigure déjà les théories racistes et leurs conséquences futures.

On sait qu'il s'agit d'une autobiographie par la présence de la première personne et de modalisateurs qui signalent l'intervention de l'auteur. Enfin et surtout il y a une mention de la mémoire: L'auteur admirait déjà Bergotte dans le tome précédent ( Du coté de Chez Swann).
Il y a une construction du souvenir à partir de la métaphore de la stalactite

L'auteur-narrateur rencontre alors son vrai double fantasmé ( Bergotte n'a jamais existé),son reflet, son alter ego
Ce portrait de Bergotte c'est le portrait de Proust lui même dans un moment d'humour littéraire