J du bellay les regrets sonnet 6
Muses dansant. A cela s’ajoute des allitérations de sifflantes et de liquides qui renforcent la fluidité du rythme.
Ici, Du Bellay nous offre donc un tableau du Bonheur, qui naît de l’inspiration poétique en s’inspirant du poète latin Horace qui décrivait dans ses odes le chœur des nymphes. D’ailleurs, on observe la présence d’un lexique de la joie « ces doux plaisirs », « liberté », « danses », associés à des couleurs et à des images. Ces images poétiques renforcent le regret par l’emploi des imparfaits « me donnaient », « les menais », à valeur itérative. Du Bellay semble décrire une vision idyllique et bucolique de la nature dans laquelle se fondent les Muses, symboles mêmes du chant et de l’inspiration poétique.
(Transition) Mais, comme c’est souvent le cas chez les poètes de la Pléiade, le sonnet permet de mettre en place une opposition très nette entre quatrains et tercets.
I. LES DEUX TERCETS, MARQUES DU CONSTAT D’UN ECHEC
L’adverbe temporel « maintenant », placé en tête de phrase, annonce une rupture sèche et définitive entre le passé et le présent. On remarque à la césure médiane la reprise du mot « Fortune » qui est cette fois sujet du verbe alors qu’au vers 1, il était complément du nom en fin de vers. Le système d’opposition se poursuit avec la présence au vers 11 du mot « serf », mot fort connotant l’esclavage par opposition au vers 2 à « vainqueur », également des « maux et regrets » s’oppose aux « doux plaisirs », au vers 5. L’emphase sur la notion d’absence de liberté à travers les expressions « maître »,
« maîtresse », « serf », souligne le caractère fermé de la situation du poète et son impossibilité d’en sortir. Du Bellay cherche ainsi à mettre en avant de manière très appuyée sa douleur, ses souffrances, comme le souligne à la fin du vers 11 le verbe « m’ennuient »