Les détails du début de sa vie sont assez peu connus. La source de la plupart des renseignements est une enquête du journaliste Jack Alexander. Hoover est né à Washington (États-Unis) en 1895. Son père Dickerson Naylor Hoover (1856–1921) est un imprimeur à la santé mentale fragile, devant passer les huit dernières années de sa vie dans un asile psychiatrique. Sa mère Anna Marie (née Scheitlin en 1860) l'éduque selon les vieilles valeurs traditionnelles ; son fils, qui vit avec elle dans la maison familiale jusqu'à la mort de celle-ci en 1938, subit la profonde influence de cette mère1. Il fait ses études à l'université George Washington tout en étant vacataire à la Bibliothèque du Congrès et est diplômé en droit en 1917. Il obtient une exemption de service lors de la Première Guerre mondiale et trouve du travail dans le département de la Justice (aidé par un oncle juge). Il se place dans le sillage du procureur général (attorney general) du moment, le démocrate Alexander Mitchell Palmer, inventeur du « péril rouge »2, qui en fait rapidement son assistant spécial. Il est promu à la tête de la section chargée de « l'enregistrement des ressortissants d'un pays ennemi » (Enemy Aliens Registration), puis, en 1919, directeur de la toute nouvelle General Intelligence Division du département de la Justice. Mettant à profit son expérience de bibliothécaire, il crée un fichier massif de gens appartenant à des groupes radicaux : en quelques années 450 000 noms sont indexés avec des notes biographiques sur les 60 000 personnes qu'il considère comme les plus dangereuses ; il participe alors à l'organisation des « Palmer Raids