· L’organisation du travail connaît-elle véritablement une mutation ?
L’organisation du travail désigne les différents systèmes mis en place dans les entreprises pour accroître la productivité, grâce à une utilisation plus rationnelle du travail. Une mutation correspond à un changement durable, à une véritable évolution.
Après avoir étudié les changements opérés dans l’organisation du travail, nous tâcherons de les analyser et de déterminer si oui ou non ils constituent une véritable mutation.
Avant de présenter les nouvelles formes d’organisation, il convient d’étudier ce qui a conduit à l’abandon de l’ancien système.
Depuis le début du XXe siècle aux Etats-Unis (et après la Seconde Guerre mondiale en Europe), le modèle tayloro-fordiste – qui conduit à des gains de productivité faramineux – est adopté par un très grand nombre industries. L’objectif de l’ingénieur américain Frederick W. Taylor, avec son « Organisation Scientifique du Travail », est d’éliminer la « flânerie ouvrière », c’est-à-dire la résistance à l’intensification du travail, résistance rendue possible par la maîtrise des ouvriers sur leur métier. Taylor va alors leur retirer la préparation de leur travail pour la confier à un bureau des méthodes, l’ouvrier étant alors cantonné à une tâche simplifiée que n’importe qui peut effectuer après une courte formation (il pousse là à l’extrême raisonnement d’Adam Smith : si un ouvrier se spécialise dans une tâche, il l’accomplira plus facilement). On