L'adversaire

498 mots 2 pages
Il arrive aux crimes d'être à l'étroit dans la réalité, tant le déroulement de certains événements paraît invraisemblable. Le nouveau texte d'Emmanuel Carrère (prix Fémina 1995 pour La Classe de Neige) place la vie de Jean-Claude Romand dans un espace où se mêlent réel et fiction, attachement au fait divers et déformation inévitable du travail d'écriture.
Le but avoué : comprendre le geste de cet homme qui, par une nuit de janvier 1993, tua ses parents, sa femme et ses deux enfants, avant d'essayer de se supprimer lui-même. "Il est impossible de penser à cette histoire sans se dire qu'il y a là un mystère et une explication cachée. Mais le mystère, c'est qu'il n'y a pas d'explication et que, si invraisemblable que cela paraisse, cela s'est passé ainsi."
Le meurtre, sa gestation et ses conséquences deviennent la matière première de l'écrivain. Au-delà du jugement rendu par une société qui condamne Jean-Claude Romand, la littérature reste le seul angle envisageable pour cerner la vie déconcertante du criminel.
L'écrivain fouille l'existence de Romand. La narration balaie à la fois la vie du meurtrier et la démarche entreprise par l'auteur. Elle englobe le procès, la correspondance des deux hommes et leur rencontre, car Emmanuel Carrère a décidé de travailler avec l'accord de l'accusé.
Pendant plus de quinze ans, sans que personne ne l'en soupçonne, Romand est parvenu à construire un mensonge sur lequel reposait l'intégralité de sa vie : "Il aurait préféré souffrir pour de bon du cancer que du mensonge car le mensonge était une maladie, avec son étiologie, ses risques de métastases, son pronostic vital réservé, mais le destin avait voulu qu'il attrape le mensonge et ce n'était pas sa faute s'il l'avait attrapé."
Le meurtre correspond au moment où Romand sent que ses proches vont découvrir la supercherie, que tout va s'écrouler. Après son arrestation, quelques coups de téléphone ont suffi à prouver que l'homme, contrairement à ce qu'il affirmait, n'avait jamais

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