L'amant de duras
L’extrait présente la scène qui précède leur première rencontre sur le bac, dans laquelle Duras plante le décor d’un bras du Mékong. Dès lors, comment la description de la scène reflète-elle l’intériorité psychologique de la narratrice? Pour répondre à cette problématique, nous allons analyser les traits du tableau du fleuve avant d’étudier comment la dimension sentimentale et psychologique fusionnent au paysage de l’extrait.
Le personnage principal se trouve seul sur le bac, la perception du son et la description du paysage, du fleuve sont écrites à travers son point de vue. La focalisation est ainsi interne même si les verbes de sensation (par ex : sentir, écouter, observer) ou des tournures qui révèlent les impressions sont absents. Malgré la nature autobiographique de l’oeuvre, le lecteur peut se rendre compte d’une substitution du «je» par le pronom «elle», ce qui crée une confusion, un mélange entre la voix de la narratrice et du personnage principal. C’est comme si la narratrice était détachée de l’histoire qu’elle raconte et n’intervenait pas dans le déroulement des faits alors qu’elle est en effet le centre de l’action. ( après si=imparfait) Au long du texte, la narratrice se désigne aussi par « la petite » un terme qui semble impliquer l’angle de vue d’un autre personnage ( celui de la narratrice vieillie , l’écrivain). La narratrice semble se regarder elle-même sur une sorte d’écran et se décrire avec beaucoup de distance. Ce qui produit un effet de décalage, met le lecteur en position d’observateur et le personnage en position d’objet. Le personnage semble