L'avenir
J’espère tout d’abord que vous vous souviendrez longtemps, pour le siècle à venir qui sait, de ce frisson d’euphorie qui nous a tous secoués quand nos mortiers sont montés consteller la voûte de Notre-Dame, puis des vives accolades et poignées de mains qui suivirent, lesquelles témoignaient de l’inébranlable attachement qui nous relie tous, nous, la promotion 2012, la riche, la belle et l’effervescente réunion des adultes accomplis que sont devenus ces quelque trois cents bambins qui, un certain jour de 2007 pas si lointain, se sont présentés au Collège, angoissés, tremblotants et impressionnés, mais motivés et courageux devant l’imposante silhouette de cinq années d’effort soutenu, d’effort héroïque, presque surhumain!
Nous nous sommes présentés à chaque matin, cernés comme des forcenés, abattus, déconfits, parfois, croulant sous un amas de lourds travaux, nous étions des zombies rescapés de nos nuits estropiées, mais nous avons saisi chaque matin par la gorge. Dites-vous ce soir que les cernes de plusieurs sont morts sous le maquillage et que la fatigue ne nous afflige plus, elle nous enivre! Ce soir nous sommes plus vigoureux et allumés que jamais!
Parmi vous existent des talents qui promettent monts et merveilles, des personnalités inspirantes à en vouloir changer la sienne, des cœurs à la bonté ma foi infinie, de la tendresse, de la sensibilité à en pleurer, du potentiel pour bâtir le monde de toutes les utopies…
Aussi triste et désolant qu’il puisse vous paraître, ce soir n’est en aucun cas un adieu définitif, car nous nous reverrons fort souvent, je le sais, que ce soit dans Montréal que nous enrichissons déjà, au hasard de la porte d’un wagon de métro qui s’ouvrira sur un pan de notre passé enfoui dans un visage connu, ou encore dans la