L'exorcisme de michaud
Exorcismes (1945). Quelles épreuves ? Dans quelle mesure la poésie, et plus généralement la littérature peut-elle exorciser ? Et exorciser quoi ? Ces questions, avant d’aborder le texte, sont cruciales. Posez-les vous !
Commençons par l’épreuve, sachant que le recueil de Michaux comprend un certain nombre de poèmes en prose et que le pluriel du titre semble indiquer que le texte n’en constitue qu’une : l’épreuve du temps ? L’épreuve, l’obstacle ? L’événement douloureux, voire le texte imprimé ? Tout à la fois : le langage de Michaux se veut mission, essai et miroir de la douleur.
Quant à l’exorcisme, nul besoin de rappeler la définition tant le cinéma s’est emparé du phénomène ces dernières années. Au final, vous l’avez normalement saisi à ce stade du travail, il s’agira de réfléchir aux pouvoirs de l’écriture, à la conception même de la poésie : les mots peuvent-ils dire l’Horreur ? La combattre, voire éradiquer le Mal ? Les mots peuvent-ils exorciser ? Si oui, il faut d’abord nommer ce Mal :
I. Un Mal nommé
A. La violence
B. La mort
C. L’emprisonnement
… Puis, le condamner :
II. Un Mal universel condamné A. La nostalgie d’un ailleurs révolu B. Une tragédie épique C. Un Mal terrestre et céleste
… Enfin, l’exorciser par l’écriture
III. Une écriture salvatrice A. Un destin et une histoire collectifs B. Le manichéisme transcendé C. La douleur comme