L'expression des sentiments
536 mots
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L’enseignement du vocabulaire en classe de français langue étrangère (3) Deuxième angle d’approche du « mot » : son contenu sémantique. On ne s’attardera pas sur la terminologie, chacun connaît le sens de *dénotation, connotation, synonymie, antonymie, métaphore, métonymie*. Faut-il les enseigner ? À un niveau déjà très avancé, sans doute, mais ils sont trop savants pour de jeunes élèves, et ils encombreraient inutilement leur mémoire. On donne généralement des équivalents en utilisant le mot « sens » avec un adjectif simple approprié : *sens propre, sens figuré, même sens, sens opposé*, etc. Un dernier mot sur « la charge culturelle partagée », chère à Robert Galisson, qui n’est pas sans rapport avec l’axe syntagmatique de la thématique, à laquelle nous allons venir. Robert Galisson regrettait que les dictionnaires ne disent rien des associations que certains mots suscitent tout naturellement chez un natif : le mot dragée, par exemple, est, chez un français, immédiatement associé à baptême, bébé, parrain, rose, bleu, etc. Apprendre les mots français, c’est aussi apprendre à quoi pense spontanément un français quand il les utilise. Restons-en là pour l’approche sémantique. Une dernière mise en garde, tout de même : la synonymie est abondamment utilisée par les enseignants pour expliquer un mot inconnu par un seul autre mot connu, ou pour tester les acquis lexicaux. Observons les phrases suivantes : Paul est content de voir Pierre. Au vu de ces deux phrases, beaucoup d’enseignants seront tentés de dire que content et heureux sont synonymes. Jusqu’au jour où ils constateront ce qui suit : Paul est satisfait de voir Pierre. ... où l’on voit que content est (para)synonyme de heureux pour une de ses acceptions, et de satisfait pour une autre. Troisième angle d’approche du « mot » : sa thématique. Paul Boggards donne un exemple des rapports paradigmatiques et syntagmatiques qui dessinent le champ lexical d’un mot. «