L'histoire du cuir
La fabrication du cuir à partir de peaux animales figure parmi les arts les plus anciens de l’humanité. L’usage du cuir n’a pu toutefois être attesté qu’indirectement, grâce à la découverte d’outils ayant certainement servi au travail des peaux et de restes osseux d’animaux portant des traces de dépeçage. La peau est l’un des premiers matériaux asservis par l’homme. Elément d’un confort précaire, elle se révèle très vite pratique et résistante. Elle protège son corps contre les rigueurs du climat, lui permet de construire sa hutte, d’assembler ses outils et ses armes et de les ceindre à sa taille. Cependant, l’homme préhistorique ne connaît pas encore la méthode pour la rendre imputrescible: le tannage.
Au cours des siècles, les hommes ont inventé de nombreuses techniques pour conserver les peaux: les fumer (méthode la plus ancienne), les traiter avec du sel, de l’urine, les battre et les racler avec des objets pointus en sont des exemples. Dès le VIème millénaire, les Egyptiens ont su tanner les peaux, à l’aide de gousses d’acacia ou d’alun. Désormais beaucoup plus résistant à l’usure du temps, le cuir sert à la fabrication de nombreux objets : mobilier, sandales, lanières pour momies, casques, boucliers et même des navires en cuir cousu. Dès ces premières traces, les ateliers sont concentrés au bord de l’eau, pour faciliter le travail de rivière. Durant toute l’Antiquité, la peau assure la meilleur protection lors des combats. La “cuirasse” équipe tous les guerriers de la Rome conquérante, du gladiateur au légionnaire.
Les Arabes, dès le VIIIème siècle, mettent au point un tannage élaboré à partir de feuilles de sumac, d’écorce d’acacia et de chêne. Un processus de séchage à l’air libre donne une tenue parfaite à ces cuirs pour la fabrication de chaussures, reliures, cuirs repoussés.
A partir du XVIème siècle, la gamme des cuirs s’étend aux peaux d’agneau, de veau ou de cerf. Bientôt s’ajoutent les peaux exotiques (lézard et serpent)