Dans cet extrait de l'ouvrage intitulé Le premier homme , Albert Camus met en scène deux soldats réagissant face à la découverte du corps de l'un de leur camarade ayant été sauvagement mutilé. C'est de façon cru que l'auteur décrit la scène : la victime sans vie a été égorgée, et amputée de ses organes sexuels qui ont alors été placés dans sa bouche. Face à cette mise en scène cruelle de la mort de l'un de leur compatriote, les réactions des deux soldats divergent. Cormery évoque le caractère inhumain de l'acte et plus particulièrement des coupables,tandis que Levesque rend compte d'une certaine légitimité de ce genre d'attaque en période de guerre plus spécifiquement lorsqu'un peuple se sent menacé. L'ultime réaction de l'extrait est frappante. Cormery dans un accès de colère lache : « Non un homme ça s'empêche. Voilà ce qu'est un homme, ou sinon... ». Cette dernière réplique de Cormery nous invite alors à réfléchir sur la position de l'homme dans la guerre. Dans notre monde où les guerres et les conflits ne sont pas si rares, il est intéressant de se questionner sur l'attitude que l'homme doit avoir en période de confrontations à l'ennemi. L'homme qui est par nature pousser à la dissociation doit se défendre par tous les moyens contre quiconque pourrait mettre en péril sa vie et sa conservation. Néanmoins, la mutilation étant un acte condamnable par la morale comme acte inhumain, l'homme en s'offrant tous les moyens de se défendre, se confronte à son éventuelle déshumanisation. En effet, lorsque « agit-mal » c'est-à-dire agit contre la morale, son action pouvant être qualifié d'inhumaine, celui-ci se voit ôter son caractère d'humain, sa qualité d'homme. Il est donc légitime de se