L'homme ne commande à la nature qu'enlui obéissant
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Considérons les trois rapports que l’homme peut avoir à la nature. Le premier celui de l’essence, le rapport qu’il peut avoir avec sa propre nature, à sa constitution propre. Le second, le rapport physique et sensible qu’il a avec son environnement. Et enfin le troisième, celui de son entendement, autrement dit les différents usages qu’il peut faire de son intelligence, en conjuguant cette fois-ci physique et métaphysique. L’homme pourrait être qualifié d’exception, c’est en tout cas ce que Pascal affirme dans ses Pensées au fragment 347 (classification Brunschvicg) : « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant ». Quand bien même il serait d’une constitution chétive et vulnérable, il dispose de cet attribut extraordinaire à la nature : Il dispose d’une conscience réflexive. Cet attribut lui offre mains avantages sur son environnement, pourtant il ne s’agit guère d’une arme organique comme pourraient l’être les crocs du lion, ou le venin du serpent. Il s’agit d’une faculté tout à fait essentielle par laquelle la nature humaine se différencie de la nature du reste des êtres vivants plus fondamentalement encore que le vivant ne se différencie du non vivant. En effet cette conscience réflexive lui ouvre une infinité de portes. L’homme a conscience de sa propre existence, il se sait exister. Cela induit qu’il a conscience du temps qui passe, et qu’il peut de ce fait associer une progression chronologique à son existence dans la mesure où il jouit de la mémoire, qui découle nécessairement de la conscience de soi dans le temps, et réciproquement. La mémoire permet la conscience réflexive. L’animal est un caméscope qui tourne sans qu’on est enclenché l’enregistrement, l’homme lui, pour quelque obscur raison, est né avec le bouton enfoncé. C’est par cette conscience de soi que l’homme brise le lien ténu qui existe entre le reste des êtres et la nature. En effet l’homme, puisqu’il existe dans son intériorité, se dissocie