L'utopie d'un monde sans travail

5167 mots 21 pages
Le travail s’impose comme une contrainte qui s’exerce sur l’homme. Comme le fait remarquer le mythe de Prométhée dans le Protagoras de Platon, l’homme est démuni dans la course des espèces vers leur survie. Nu dans les intempéries, sans moyen de défense contre les crocs et les griffes de certains animaux, sans nourriture, il est destiné à mourir si Prométhée ne lui avait pas donné le feu et l’habileté technique pour inventer les instruments dont il était dépourvu au départ. Ne trouvant pas directement ce qu’il lui faut dans la nature, il va lui arracher ce dont il a besoin en la transformant par le travail et les instruments techniques. Le travail n’est intéressant que par le but poursuivi ; à savoir l’obtention des moyens de survivre ; il n’est qu’un moyen par lequel il faut passer.
La solution est donc de se décharger sur d’autres de cette tâche ingrate et d’en passer par l’esclavage. Mais si des « esclaves de fer » pouvaient venir remplacer les tâches effectuées par un humain, pourrions-nous nous libérer de cette contrainte imposée à l’humanité depuis sa sortie de l’âge d’or ?
Le paradis perdu. Les êtres humains doivent travailler, sont condamnés à être besogneux, car ils ont des besoins qui ne peuvent être directement comblés par ce qu’ils trouvent dans la nature. La nature ne comble pas ou plus les besoins humains.
L’homme doit différer la satisfaction de ces besoins dans l’activité du travail. La source du travail est donc le besoin.
La Bible montre un homme besogneux mais qui n’a aucune peine à les combler avant le péché originel. Dans le jardin d’Eden, Dieu a pourvu à ses besoins et l’homme est le jardinier qui n’a plus qu’à cueillir ce qui lui est offert. « Voici, je vous donne toute herbe qui porte sa semence, ce sera votre nourriture. A toute bête de la terre, à tout oiseau du ciel, à tout ce qui remue sur la terre et qui a souffle de vie, je donne pour nourriture toute herbe nourrissante » - Genèse, 1, 29-30. L’homme est alors

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