1. Introduction
Transgression. Voilà un mot qui fait frémir plus d’un et dont la simple mention semble pour eux mériter sanction. Et pourtant, y a-t-il plus grand amour que celui que l’on porte aux plus grands de ces transgresseurs? Lorsque Jacqueline de Romilly dit « Quelqu’un qui pose une question et feint d’ignorer la réponse, c’est pour nous Socrate. Quelqu’un qui relève avec étonnement une contradiction, c’est encore Socrate. Quelqu’un qui préfère l’âme au corps, c’est Socrate. Quelqu’un qui meurt injustement aussi.[1] », n’énonce-t-elle pas une série de transgressions pour la société grecque que commit le maître de Platon, pour finir sur la conséquence qu’elle lui a attribuée? L’Antigone de Sophocle, Jésus sur la croix, Gandhi en Inde, Nelson Mandela pour les Noirs aux États-Unis, voilà quelques-unes des personnes exemplaires qui, à la suite du maître de Platon, ont inspiré les hommes et les femmes de ce monde à voir au-delà de ce que l’on leur dit, imposer, fait croire que ce même monde était et qu’il devait être.
Mais qu’est-ce qui motive ce respect? N’y a-t-il pas là un enseignement et un questionnement plus fondamental derrière les actes de ces « héros » que les simples mots qu’ils ont proférés par rapport à ceux-ci? Pourquoi la transgression fascine-t-elle les hommes autant qu’ils la sanctionnent? Et le comportement violent de certains jeunes ne serait-il pas qu’une recherche ayant mal abouti d’une transgression nécessaire à accomplir?
Au sein de l’éducation moderne, où réforme après réforme se succède en échec toujours plus retentissant que le précédent, je m’interroge à savoir si nous ne devrions pas tenter de remettre à l’individu l’arme (ou plutôt le bouclier) de la transgression à travers son éducation.
Dans ce but, je tenterai de déterminer brièvement (autant que possible) l’objectif à atteindre au travers de l’éducation. Les transgressions à accomplir en tant qu’individu et en tant que société devraient alors couler de source. Finalement, je