Scène 3 Île des esclaves I Un exercice thérapeutique a La fonction essentielle de Trivelin: meneur de jeu et thérapeute Trivelin est le gouverneur de l’île (représentant de insulaires)chargé d’en faire appliquer les lois , mais il joue surtout comme nous allons le voir dans cette scène le rôle de thérapeute « nous entreprenons de vous guérir » dit-il dans la scène 2. Sa fonction est donc de résoudre le conflit qui oppose maître et esclave, par le jeu (inversion des rôles, travestissement) et la parole = théâtre libérateur. Ce portrait constitue donc une épreuve pour les 2 acteurs principaux: C et E et sa fonction est définie plus haut. Le double but de ce portrait satirique: - Permettre à la servante en exprimant sa colère par la parole de sa libérer: (A Cléantis) « J’espère , que vous perdrez votre ressentiment » - Corriger la maîtresse-spectatrice en lui tendant un miroir d’elle-même: « le portrait se doit faire devant la personne qu’on peint, afin qu’elle se reconnaisse, qu’elle rougisse de ses ridicules,si elle en a, et qu’elle se corrige ».Ici Trivelin souligne les vertus thérapeutiques de l’exercice. Il s’agit donc de faire advenir la vérité des coeurs et des rancoeurs. Dans ce triangle il doit guérir la servante et la maîtresse qui lui font face. Il est à noter que la maîtresse comme la servante reconnaissent parfaitement son autorité d’arbitre et se soumettent à ses ordres. De nombreux indices grammaticaux tels que les modalités interrogatives ou impératives révèlent la position dominante de Trivelin. En effet on remarque que si Cléanthis monopolise la parole dans ce passage,c’est Trivelin qui est à l’origine de ce flot libéré de paroles. Il annonce son rôle dès le départ:«je vais vous interroger »l l7 « détaillons un peu »(impératif).De plus les questions «Cela la regarde-t-il?»(l.2) ou «En quoi donc,par exemple,lui trouvez-vous les défauts dont nous parlons?»(l.8) servent à lancer ou relancer les tirades de la servante. Le «ce n’est qu’un début»(l.16)