L'accompagnement: tenir conseil
Alexandre LHOTELLIER
L’apparition d’un mot comme « accompagnement », sa circulation accélérée en d’innombrables domaines (par exemple, des sportifs aux mourants), n’est pas sans poser problème. Car si ce mot n’est ni une manipulation de mode, ni un mot valise (où chacun met ce qu’il veut), le mot sert alors à tout le monde car il ne gêne personne. Indique-t-il la création d’une nouvelle pratique sociale ?
Face aux violences, aux souffrances, aux urgences, la société n’a cessé d’inventer des pratiques pour tenter de remédier aux conséquences néfastes de la modernité.
Il y a la compassion religieuse, le secours humanitaire, puis le travail social sous toutes ses formes et des psychothérapies en tous genres. Maintenant sont apparues des pratiques plutôt fondées sur les sciences humaines et sociales. En un demi-siècle à peine, on a vu se développer le counseling, le caring, le helping, le coaching, le nursing, le tutorat, le mentorat, le parrainage, le partenariat, l’aide, l’entraide, le soutien, la médiation sous plusieurs formes
(conjugale, familiale, judiciaire, sociale), le mécénat (qui n’est pas le « sponsoring ») avec des
« Fondations de la deuxième chance » pour aider des personnes à « prendre leur destin en main
» et lutter contre l’exclusion.
En plus, de plusieurs côtés, on cherche « quelles réponses donner aux conduites d’incivilité de la part du public accueilli dans le cadre professionnel et institutionnel d’action sociale » ? On parle aussi d’accompagnement des personnels.
On n’a pas été sans remarquer l’inflation de termes anglo-saxons. Il y a nécessité de s’interroger sur cette anglomanie. Est-ce que cela clarifie le sens des pratiques ou se réfugie-t-on derrière le vague de termes venus d’ailleurs mais non clairement définis ?
Il y a sans doute urgence à clarifier toutes ces appellations, à vérifier leur pratique réelle si l’on veut éviter des concurrences inutiles, des compétitions, des