l'alchimiste
Le classement de Forbes ne faisait que soulever pudiquement un coin du voile sur l’ampleur d’une fortune royale en vérité beaucoup plus importante. Surtout, il taisait ou ignorait les moyens mis en oeuvre pour parvenir à amasser une telle richesse. Il liait la fortune du roi à l’augmentation du prix des phosphates, dont le Maroc est l’un des premiers producteurs mondiaux, et, ce faisant, se trompait d’époque.
Un coup d’État économique
Pendant longtemps, durant le règne d’Hassan II, l’OCP (Office chérifien des phosphates) avait vu une part importante de ses bénéfices – jusqu’à 50 %, estimait-on –, soustraite au budget public pour satisfaire aux dépenses du souverain. Un arbitraire royal somme toute comparable à celui que pratique la famille régnante saoudienne, qui accapare une bonne partie de la manne pétrolière.
« Mon pays m’appartient », estimait Hassan II, qui appliqua
1. Fédoua Tounassi, « Mohammed VI, un roi en or massif », Courrier international, nº 975, 9 juillet 2009.
2. Le taux de conversion des dirhams en euros étant soumis à des variations, nous avons opté pour un taux moyen de 1 euro = 10