L europe et ces crises
Les néo-gramsciens, l'intégration européenne et le néolibéralisme.A propos de Contradictions and Limits of Neoliberal European Governance, édité par Bastiaan van Apeldoorn, Jan Drahokoupil et Laura Horn (Palgrave MacMillan, 2008)
Crise de légitimité, étude du projet d’intégration européenne et néo-gramscisme
La décennie qui vient de se terminer a été marquée en Europe par une montée de l’euroscepticisme. En 2002, les dirigeants européens étaient pleins d’optimisme quant à l’avenir du processus d’intégration européenne, et pour cause. L’euro venait de remplacer définitivement les monnaies nationales des pays de l’eurozone malgré de sombres pronostiques durant les années 90s sur les possibilités de réussite d’un tel projet. En 2003, la France et l’Allemagne avait mené la fronde contre l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis et leurs alliés au conseil de sécurité de l’ONU, et malgré l’alignement pro-américain d’importants partenaires européens (la Grande Bretagne, l’Italie, l’Espagne mais aussi la Pologne) et la division politique manifeste entre les membres de l’UE, ces pays pouvaient se présenter comme les champions du droit international et les partisans d’un impérialisme bienveillant (même si deux ans auparavant ils avaient participé à l’invasion de l’Afghanistan et que quelques mois après l’invasion de l’Irak ils ont manifesté leur soutien à l’occupation de ce pays).
Mais en 2005, les électorats français et néerlandais ont massivement rejeté le projet de constitution européenne, dans un scrutin où les principales forces politiques de ces deux pays se sont trouvées dans le camp des vaincus. Et puis, en juin 2008, le texte qui a remplacé le projet de constitution -