L Gitimit De La Conscience Morale
Sur quoi ma conscience morale fonde-t-elle sa légitimité ?
Nous avons une conscience morale, qui nous permet de concevoir le bien et le mal. Cette conscience est censée se manifester en moi comme en tout sujet. Elle est supposée légitime, c’est-à-dire fondée en droit ; cela suppose qu’elle procède de règles identifiables. Ces règles constituent-elles un droit antérieur, sur lequel la conscience morale s’appuierait, ou bien sont-elles produites par notre moralité même ? La conscience peut-elle se fonder sur elle-même ; si c’est le cas, de quelle garantie disposera-t-elle pour ses propres règles ? Si elle se fonde sur un droit qu’elle tient d’une instance extérieure à elle, est-elle encore autonome, pourra-t-elle encore dans ce cas revendiquer une légitimité propre ?
La conscience morale se fonde sur elle-même, par immédiateté.
Notre moralité procède d’une absence d’intermédiaire. Parce qu’elle est spontanée, notre conscience exprime s’exprime directement, sans remise en cause possible.
Notre conscience morale s’exprime en outre par des sentiments (horreur, devoir accompli, remords) ; dès lors, sa certitude repose sur la force de l’affection.
Notre conscience adopte aussi dans ses jugements moraux la certitude d’une conviction : sans rapport avec l’extérieur, elle ne peut être affectée par d’autres instances.
Ainsi, la légitimité de ma conscience morale procède de sa spontanéité, de son caractère affectif, de son autonomie.
Paradoxalement, elle apparaît d’autant mieux fondée qu’elle est sans relation avec une extériorité. Toute fondation légitime ne suppose-t-elle pas à l’inverse un rapport à autre chose ?
La conscience morale se fonde sur autre chose qu’elle, comme capacité de résistance.
Notre moralité s’oppose aux déterminations extérieures qu’elle a intégrées : intérêts, conseils, attitudes générales purement formelles.
Notre conscience résiste également aux aspirations intérieures à la conscience, qui sont