l'Homme de Naples_Basquiat_Analyse
L'homme de Naples est en format paysage. Ce choix ne se justifie pas vraiment, si ce n'est que le peintre préfère peut-être “étaler“ ses pensées sur la largeur, tel un panorama. Le pôle visuel de l'image se trouve évidemment sur la tête de cet animal rouge, qui selon les hypothèses peut être soit un âne soit un porc. Je ne pense pas qu'il y ait un trajet du regard unique, mais plutôt que l'oeil soit attiré vers les zones plus colorées, donc la tête, la flèche sur fond violet, et certaines écritures. Les couronnes et les croix sautent aux yeux aussi car elles sont grandes et nombreuses. La couronne est en outre une sorte de signature de Basquiat, c'est un symbole qui apparait dans un bon nombre de ses oeuvres. L'espace du panneau est très densément occupé par les différents signes, les écritures, etc... Cette densité et le fait qu'il n'y ait pas de lien apparent entre les objets représentés est par ailleurs caractéristique de cette période dans la carrière de l'artiste. L'effet ainsi produit sur le specatateur est une certaine violence. L'image n'a rien d'harmonieux et on imagine facilement l'artiste peindre avec toutes ses tripes et sa folie, et vouloir délivrer un message fort. La touche apparente accentue ces impressions. Il y a un aspect primitif aussi car on a l'impression que tout est peint en hâte. Pour ce qui est des couleurs, l'artiste a utilisé beaucoup de bleu, du rouge pour l'animal, montrant peut-être ainsi qu'il est ensanglanté, et du noir pour la plupart de ses écritures. L'absence de lignes de construction s'explique très facilement par le fait que cette oeuvre n'est pas du tout un chef d'oeuvre technique, mais plutôt un canevas de la pensée de l'artiste, dans laquelle il a certainement mis beaucoup d'imagination et de violence, comme déjà évoqué.