Tout les matins, au petit déjeuner, c’était la même rengaine: il racontait ses rêves, en y ajoutant des détails qui s'éternisaient jusqu'à n'en plus finir. N'allez pas vous trompez. J'aimai bien Albert. Je le connaissai même depuis le début de mon existence et il s'agissait également de la seule personne qui m’adressa la parole. Presque tout ce que je fis à longueur de journée, c’était écouter Albert parler. Mais c'est juste que je commençais à en avoir marre de toujours me retrouver dans son ombre. Tout ce que j'y ressentai était le sentiment de ne pas exister. Étaitce l'existence dont j'avais rêver? Non. Pourtant, je n'avait rien demander. Mais me voila dans l'ombre d'Albert malgré tout. Parce que c’est ce que font les vrai amis. Mon souvenir le plus loin remonte à quand j'avais rencontré Albert. Avant cette rencontre, que du vide. Je me souviens que je regardais un garçon en pleur. Je suis allé le consoler et le regard que j’ai vu dans ses yeux me boulversa profondément. De la reconnaissance. C'était tout nouveau pour moi. Les émotions je veux dire. Une amitié grandit entre le garçon portant des lunettes (rafistolées rapidement à l'aide du papier collant) et moi. Elle était même à envier par tous. Il n'existait pas plus fidèle que moi. Là où Appert allait, je l'y suivait. Je vit Albert grandir et devenir un jeune garçon tourmenté. C’est sûr, dès qu’il se mit à se tenir avec moi, il fut identifié comme étrange, ce qu’il ne l’aida pas vraiment à se faire d’autres amis, mais il s’en fichait. Au moins il m’avait. C’était le bon vieux temps. L’époque à laquelle nous étions tout deux innocents et insouciants du monde. Lorsqu’il débuta le secondaire, je compris qu’Albert s’éloignerait petit à petit. Je compris et l’accepta. Mais vers qui se retourna lorsqu’il en eu besoin? Moi. Son ami fidèle qu’il savait toujours où trouver. C’est avec sympathie que je le retrouva. Seulement, j’avais beau me dire le contraire, mais il n’était plus le