L’art peut-il se passer d’une maîtrise technique ?
Il se caractérise par l’habileté, la maîtrise technique qui permet la belle imitation de la nature si on parle de l’art figuratif qui se doit d’être réaliste et fidèle, de donner l’illusion de l’apparence du réel (« le fini dans l’exécution » selon Aristote, la restitution du détail,..), qui est conforme aux règles de l’art ( perspective, couleurs qu’on apprend à l’école des Beaux-arts…), qui puisse ensuite permettre la matérialisation de l’idée et de laisser libre cours à l’imagination et l’inspiration, le moyen étant maîtrisé. En somme il faut maîtriser la technique pour qu’elle ne soit pas plus un problème et pouvoir se consacrer au problème de l’art. Donc pour faire de l’art, il faut de la technique, mais l’art n’est pas la technique.
II. un artiste n’est pas qu’un artisan et son art ne se réduit pas la technique acquise et maîtrisée:
- “Le style pour l’écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision” écrit Marcel Proust. Ce qui fait l’artiste plus que la matérialisation, c’est l’idée qui est la manière de voir ( ex. Klee, « rendre visible, non rendre le visible » ou voir ce qui apparaît voilé aux autres [Bergson] ou voir avec les yeux et non l’esprit : le cubisme de Picasso représente la vision telle qu’elle est [on ne voit jamais un visage en entier, on ne voit que des faces selon notre point de vue] ou retrouver un regard innocent, « revenir aux choses mêmes » telles qu’elles sont présentes à notre corps dans le rapport charnel, selon Merleau-Ponty), de penser ( les idées esthétiques du génie chez Kant)
- le génie n’est pas celui qui suit des règles déjà donné mais qui « donne ses règles à l’art »
- la copie de la nature réduit l’art à un « art mécanique » et à un pur exercice technique (Hegel) et avec l’image, les médias, l’habileté technique est dévaluée, désuète.
III. avec l’art moderne et contemporain, un artiste n’est plus un artisan du beau,