L’artiste peut-il, par ses œuvres, contribuer au bonheur de l’humanité ?
Par la maîtrise de son art, l’artiste a de tous temps été adulé par ses contemporains et considéré comme un prodige capable de sublimer la réalité ou bien de la faire transparaître aux yeux de tous. Des auteurs tels que Molière ou Voltaire ont su, par leur plume, faire valoir leurs idéaux tout en suscitant à leurs lecteurs des émotions tels que la joie, le plaisir, le rire mais aussi la réflexion. L’artiste peut-il ainsi, par ses œuvres, contribuer au bonheur de l’humanité ? Cette notion de bonheur est complexe, car s’il suscite des émotions chez l’homme, l’art il n’aboutit pas nécessairement au bonheur de celui-ci : la vision parfois inexacte de la réalité qui domine certaines œuvres peut en effet entraver les libertés et les valeurs de l’humanité, en causant ainsi son malheur. S’opposent alors deux doctrines : d’une part, il apparaît que la sérénité, le bien-être de l’homme sont enrichis par les œuvres des artistes de son temps, car celles-ci incluent des notions essentielles qui sont les conditions mêmes du bonheur ; d’autre part, ces productions artistiques paraissent causer la malheur de l’homme, car elles présentent un aspect de la réalité qui comprend de nombreuses limites et contraintes. Dans un premier temps nous montrerons comment l’artiste peut procurer à l’homme, grâce à ses œuvres, une part de bonheur, puis nous constaterons dans un second temps que cette part de bonheur peut être limitée.

L’artiste permet d’abord à l’homme de rire. L’humour, quelle que soit la forme qu’il adopte est un véritable moyen de communication entre un artiste et son public, Il leur permet d’émettre un jugement, critique ou non, sur leur réalité et ainsi de de s’en moquer. C’est le cas de Molière, qui à travers sa pièce Les Précieuses Ridicules,