R Ponses Et Contradictions
A première vue, il est incontestable que ce que je suis, je le suis devenu à la suite de ce que j'ai vécu. En effet, nombre de mes caractéristiques ne sont que la conséquence ou l'effet d'événements passés : de l'éducation que j'ai reçue, du milieu dans lequel j'ai vécu, des rencontres de toutes sortes que j'ai pu faire, des choix que j'ai du faire. Pourquoi ? Parce que je ne serais certainement pas celui que je suis aujourd'hui si j'étais né dans un autre pays, dans une autre culture, dans un autre milieu, si j'avais eu d'autres parents, si je n'avais pas eu tel ami, tel professeur, tel accident, tel coup de chance, si je n'avais pas pris telle ou telle décision à tel ou tel moment, comme celle de travailler, de m'orienter vers telle formation, telle profession, si je n'avais pas pris telle habitude, comme celle de fumer ou de faire du sport... A ce titre, mes caractéristiques physiques et intellectuelles, mon état psychologique, mon statut social sont directement tributaires de mon passé.
Mais ceci étant dit, ne suis-je que cela, ne suis-je que le résultat, l'effet de mon passé ? Ne suis-je rien de plus, rien d'autre ? Ainsi, parmi l'ensemble de mes caractéristiques, n'en trouve-t-on pas qui ne sont pas, ou pas seulement, le résultat de mon passé, c'est-à-dire qui n'en dépendent pas ou pas totalement ? N'est-ce pas le cas, en partie au moins, de mon identité biologique ? Ce n'est pas en effet dans mon passé personnel que se trouvent les causes de certaines de mes caractéristiques physiques comme mon sexe ou mes dispositions à développer telle ou telle maladie. Mais il n'y a pas que cela qui ne doit rien à mon passé : mon caractère et mon tempérament ne sont-ils pas aussi sans rapport avec lui ? Qu'ils soient en partie forgés par les événements n'empêche pas que, pour l'essentiel, mon tempérament et mon caractère ne s'expliquent pas par ce que j'ai vécu.
Par ailleurs, ce que je suis se réduit-il à n'être que la conséquence