Économie et politique
Introduction
Philippe Raynaud, dans son article sur l’« économie politique » (in Dictionnaire de philosophie politique, PUF, 2003) nous invite à une réelle analyse de l’évolution des notions d’ « économie » et de « politique » : il conviendra donc de bien définir ce qui est économique et ce qui est politique avant de voir les liens entretenus dans un tel couple de notions, ainsi que leurs enjeux sous-jacents.
Le terme « économie » provient du grec oikonomia, signifiant « administration de la maison » ; et se rapporte aujourd’hui à tout ce qui concerne la production, la distribution, la consommation de richesses et donc la satisfaction des besoins des individus compte tenu de la rareté des ressources. Quant au terme « politique », il est dérivé du grec polis signifiant la cité et désigne tout ce qui est relatif à la vie de la cité, à la chose publique et au gouvernement, c’est-à-dire à l’exercice et à l’organisation du pouvoir dans une société organisée.
De ces définitions apparaît le lien au collectif de l’économie et de la politique. On peut ainsi se demander quelle est la place de la société dans la définition des fins et des moyens de l’économie et de la politique. Ces fins et ces moyens ne sont-ils pas contradictoires ? S’il convient de distinguer la science économique de l’économie politique, n’existe-t-il pas finalement une conciliation entre politique et économie dans la seconde notion, quand la première serait la norme, la référence supérieure au politique ? Ainsi, existe-t-il une hiérarchie entre les deux notions ? Cette hiérarchie est-elle naturelle ou bien instituée ?
Outre ces questionnements intrinsèques au sujet, que nous traiterons dans une première partie, il paraît essentiel de voir si la politique vide de tout débat économique a véritablement un sens et de percevoir les rapports entre économie et politique à l’aune des concepts de liberté, d’éthique et de démocratie. Lien qui nous invite précisément à élargir la