Éducation budgétaire cauquil
Guy CAUQUIL, Directeur du CIRESE Enseignant sciences de l'éducation - université Paris VIII
Le conseil en matière d'économie quotidienne ne saurait se limiter à une rationalisation des budgets familiaux, et mois encore à la seule incitation aux restrictions. Cette proposition appelle d'emblée quelques remarques La réflexion qui suit, refuse résolument de s'inscrire dans un contexte de survie économique. Car la lutte est la seule réponse qui convienne dans une situation précaire : on n'éduque pas à vivre dans la misère, on essaie de s'en sortir comme on peut En période de crise, l'AEB n'échappe pas à cette tendance réductrice. qui conjugue injonction moralisante et institutionnalisation des inégalités : " vous êtes pauvres, apprenez à vous priver ! " (davantage encore ; ... davantage que ce que nous ne saurions habituellement accepter pour nous-mêmes ! ). L'installation d'un revenu minimum d'insertion est un outil pour cette lutte contre les inégalités. II serait illusoire de s'en contenter. Les mesures de survie ne peuvent être que transitoires. On voit mal ce que I'AEB viendrait faire dans ce contexte. En effet, le projet d'éduquer présuppose la possibilité de choisir. Ce que ne permet, ni la pauvreté, ni la survie. Éducation économique et évaluation des besoins. L'être humain n'est pas uniquement un animal fonctionnel, une machine économique qui se satisferait de " carburant " (calories, RMI) et d'un abri. L'homme est être de langage. Tout ce qu'il fait et décide transite en permanence par un système de représentations, c'est-à-dire des images et des modèles pris dans un jeu de comparaisons. Ses besoins n'ont de sens que par rapport au contexte dans lequel ils se définissent. L'être humain est par ailleurs, un être de relation et d'interactions. Toute évaluation des besoins qui négligerait ces éléments et qui limiterait l'éducation budgétaire à la seule rationalisation de la satisfaction des besoins biologiques, passerait à