Épisode du coiffeur dans les mots de j.p sartre
Dans cette autobiographie qui n’explore que l’enfance, Sartre livre à son lecteur un récit aux multiples tonalités. Refusant toute complaisance avec lui-même, il pose souvent un regard plein d’humour ou d’ironie sur les épisodes marquants de cette première partie de sa vie. Tel est le cas ici pour cette première expérience du coiffeur. 1- Un coup de théâtre
Le texte obéit à une progression dramatique qui fait évoluer le récit de la préparation d’une « surprise » à une révélation finale inattendue. Il s’agit donc bien d’un coup de théâtre. La dynamique de ce récit tient à la théâtralisation des éléments narratifs mais aussi à l’effet de surprise créé par le retardement qu’impose le premier paragraphe. Les précisions qu’apporte Sartre interrompent la narration pour évoquer le contexte particulier dans lequel vivent les membres de la famille. Ainsi, de la ligne 4 à la ligne 15, l’écrivain montre que l’univers dans lequel il vivait était celui de la « surprise » (l. 4), des « cachotteries amusées ou vertueuses » (l. 5) et surtout des « révélations théâtrales » (l.6).
Ces précisions ne sont pas étrangères au propos général du texte, puisqu’elles imposent l’idée d’une vie placée sous le signe du théâtre. Le lecteur se trouve donc parfaitement renseigné sur la manière de vivre de cette famille, ce que l’écrivain appelle judicieusement « le ton de notre vie » (l.7).
Dans un tel contexte, l’expression « coups de théâtre » prend toute sa valeur et prépare le lecteur à une surprise aussi théâtrale que celle qui a été racontée précédemment (l.7 à