Étudiante
(Années 1940-1950)
Cette étude traite des relations qu’ont entretenu les artistes français avec le PCF dans les années 1940-1950. Au lendemain de la libération, le Parti Communiste Français est à son apogée : premier parti électoral en 1946, il bénéficie d’un prestige sans précédent dû à son rôle dans la résistance et enregistre à cette date son record en termes de nombre d’adhérents (900 000). Le PCF attire alors particulièrement les intellectuels et les artistes. Nombre d’entre eux le rejoignent, comme par exemple Picasso et Fernand Léger, accroissant encore son rayonnement. Dans ce contexte d’après-guerre où se dessine la division du monde sur fond de lutte idéologique, le Parti Communiste Français entreprend de mener une politique volontariste en matière de culture et de création, prenant comme modèle le réalisme socialiste soviétique. Cette version française d’art de parti qu’entend développer le PCF est dénommée par ses dirigeants le « nouveau réalisme ».
Il s’agit d’une politique culturelle appliquée à tous les domaines artistiques (littérature, cinéma…) ; toutefois nous nous restreindrons dans cette étude à l’intervention du PCF dans le domaine des Beaux-arts, en particulier celui de la peinture, qui, selon J. Verdès Leroux, est bien représentatif des démarches des acteurs concernés et « a l’avantage de fournir un corpus circonscrit, relativement restreint ». Ainsi, dans l’objectif de saisir la nature des liens entre les artistes français et le PCF à l’époque du nouveau réalisme, nous nous pencherons sur le cas des peintres français ayant eu un lien effectif avec ce parti, c’est-à-dire les peintres communistes ou du moins sympathisants. La période considérée pour cette étude, soit 1947/48 - 1953/54, est assez courte : ce n’est qu’au cours de ces années que s’exprime le nouveau réalisme en peinture et que les artistes communistes sont convoqués pour promouvoir cette esthétique spécifique. En effet, la politique